Je me suis mis à la méditation dans une période troublée de ma vie, un moment où je multipliais les visites à l’hôpital auprès d’êtres que j’aimais….Cela me fut d’un grand secours, je puisais là sérénité et énergie. Je me débarrassais aussi d’un fardeau : la séparation cartésienne de l’âme et du corps…Une réconciliation inattendue de moi avec moi..Je ne saurais trop engager les gens à pratiquer la méditation ? D’abord cela signifiera qu’ils consacrent enfin du temps à eux-mêmes, plutôt qu’au travail, au profit, à la société. Ensuite, cela les éloignera de l’égoïsme, de l’égocentrisme, alors que la consommation ne flatte que ces défauts. Puis ils fuiront la peur du corps et se guériront peut-être de la peur du vide.

J’ai commencé à pratiquer la méditation alors que j’étais adolescent. Mais je m’y prenais mal car j’essayais d’être un parfait méditant…Dès qu’une pensée en entraînait une autre, je me culpabilisais, je commençais à penser que j’aurais dû mieux faire et bien évidemment je n’étais plus du tout dans l’instant présent en train d’autoréguler mon attention. Plus tard, j’ai compris qu’en portant mon attention sur ma respiration ou sur les sensations vécues dans mon corps, je pouvais atteindre cet état de détente mentale et physique…Aujourd’hui dans ma vie quotidienne, au cours de mes consultations, lors d’un cours ou d’une conférence que je donne, d‘une discussion animée ou conflictuelle, autoréguler mon attention, reprendre conscience de moi dans l’instant, être pleinement attentif à ce qui se passe autour de moi sans juger, me permet d’être en meilleure connexion avec autrui, plus à propos, plus serein, plus heureux…car cette présence à soi et au monde génère une vraie joie, le bonheur d’être un peu plus en lien avec la réalité. Je comprends alors que je n’ai pas de raison de me stresser inutilement. Je me sens vivant, en sécurité, un instant après l’autre, une inspiration après l’autre, une expiration après l’autre.

Très tôt à l’adolescence, j’ai réalisé que des états de simple présence à moi et à la nature étaient très salutaires pour se ressourcer…Durant ma vie d’Etudiant, puis d’adulte j’ai toujours veillé à trouver des moments de ressourcement dans la nature. Ce n’était pas encore de la méditation au sens propre, mais de la contemplation, de la présence au silence…J’ai eu l’occasion de travailler avec Guy CORNEAU, psychanalyste québécois. Il m’a donné quelques clés plus fines pur développer l’être en soi, en dehors du personnage, C’est la Pleine Conscience. C’est cela que je cherchais de manière improvisée. Je pratique là où je suis, comme je suis. Je peux être debout, assis, couché, en réunion, dans un métro, un train, un avion, une voiture…Le lieu n’a pas d’importance…Au départ, il y a un peu de discipline à se dire « je vais régulièrement m’asseoir avec moi-même en silence ». J’étais quelqu’un de très agité qui faisait beaucoup de choses. J’avais du mal à me donner ce moment de rv. Pour des enfants, se brosser les dents matin et soir est une discipline. Pourtant quand on est adulte, on ne va pas sortir sans s’être lavé les dents. C’est intégré. Cela devient un facteur de bien-être…Je vois au moins 3 bénéfices à la Méditation. D’abord la paix…ensuite la créativité. Quand on est pas en action-réaction, on peut être en création. Troisièmement, la disponibilité aux autres. Quand j’ai pris du temps pour être disponible à moi, j’ouvre la disponibilité à l’autre…Méditer, c’est très puissant. Il ne faut pas des heures de jardinage pour que les plantes poussent. Un entretien régulier suffit. Seule la régularité est payante.